BC Alteo réorganise sa stratégie pour faire face aux risques

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Dans le transport routier de marchandises, la crise sanitaire a ébranlé les entreprises dans
leur activité et leur organisation. Outre le risque routier, le groupe BC Alteo dont le siège est situé à Delle sur le Territoire de Belfort s’est adapté aux nouveaux enjeux pour la santé et la sécurité de ses salariés. Il a notamment mis en œuvre des mesures de preventions des risques psychosociaux (RPS).

S’adapter ? Ce n’est pas nouveau pour le groupe BC Alteo. Créé en 1997 sous la dénomination BC Express, l’entreprise était comme son nom l’indique spécialisée dans la livraison de courte distance avec une gamme complète de véhicules utilitaires légers (VUL). Mais à la suite de l’élargissement de l’Union Européenne à 25 membres, en 2004, et de l’impact de la concurrence des pays de l’est, dans lesquels le marché des véhicules de moins de 3,5 tonnes est très développé, le groupe initie un changement de stratégie. Il revoit son modèle économique et décide de diversifier son offre en faisant l’acquisition de son premier poids lourd en 2008, puis en obtenant les autorisations de conduite de transport exceptionnel (catégories 1 et 2). Le parc du groupe BC Alteo va alors se développer rapidement pour atteindre à ce jour 250 véhicules, essentiellement lourds, répartis dans les trois entreprises : BC Express, Transports du Chastelet et Transports Cordier.

La sécurité en deux postes essentiels

En raison de l’importance du risque routier qui s’est accru avec sa croissance, le groupe va appuyer sa stratégie de prévention des risques sur deux piliers essentiels :

  • un formateur. Un poste dédié est créé à temps plein, avec le recrutement d’un formateur à la conduite expérimenté, pour permettre le suivi des conducteurs. Dans le cadre d’un éventuel sinistre, le conducteur est automatiquement rencontré par le formateur. Un travail de prévention est alors envisagé selon les circonstances. Mais le suivi est aussi régulier, hebdomadaire, pour être plus précis. Il concerne aussi bien la sécurité que l’écoconduite, via les données : conduite, vitesse, consommation, etc. pour chaque conducteur. Directeur des Opérations du groupe BC Alteo, Jacky Geyer remarque : “Les conducteurs jouent le jeu et se rendent compte qu’une conduite plus souple est moins fatigante et moins stressante pour eux. Elle sollicite aussi moins les véhicules. Au final c’est donc moins de risque d’accidents.”
  • le salarié référent à la sécurité. Cette mission qui consiste à s’occuper des activités de protection et de prévention des risques professionnels de l’entreprise peut être attribuée en interne ou faire l’objet d’une prestation externe, Jacky Geyer signale : “Outre l’avis professionnel et compétent d’un interlocuteur privé spécialisé, le groupe a aussi fait le choix de l’externalisation pour augmenter sa capacité de veille documentaire préventive des risques”. Cet intervenant extérieur assiste aussi l’entreprise pour la rédaction et la mise à jour des documents uniques d’évaluation des risques (DUER) car il y a autant de DUER que de sites dans l’entreprise, soit quatre. “Bien entendu, ajoute le directeur des Opérations, il y a des préoccupations identiques d’un site à l’autre mais il y a aussi de véritables spécificités, entre un atelier et un bureau notamment. Par ailleurs, deux fois par an, nous avons une réunion, un comité de pilotage sécurité sur une demi-journée de travail. Il regroupe la Direction, les responsables d’exploitation, les DRH, le formateur et l’intervenant extérieur. Nous listons les actions menées. Nous statuons aussi sur les décisions à prendre et les futures actions de sécurité.”

Des risques identifiés

Depuis la mise en place du dispositif dans les entités BC Express et Transports du Chastelet, fin 2018, ces entreprises sont passées d’une vingtaine de sinistres par an, en moyenne, à deux seulement en 2021, sur les cinq premiers mois de l’année. La sinistralité affiche donc un net recul. Quant à la troisième entité du groupe, celle des Transports Cordier acquise dans le courant de l’année 2019, les progrès ne sont pas encore visibles. “La réorganisation et l’assimilation de la politique de sécurité réclament un certain temps, reconnaît Jacky Geyer. Il faut aussi considérer que les conducteurs de cette entreprise sont amenés à faire davantage de déplacements en zone urbaine, en région parisienne en particulier. On se doute qu’il ne sera pas aisé de diminuer aussi fortement le taux de sinistralité.”

En 2020, tous les accidents de la route étaient matériels, survenus essentiellement en sortie de stationnement ou sur des changements de voie. Paradoxalement, ce n’est pas sur la route que le groupe comptabilise le plus d’accidents de travail, mais au cours des opérations de débâchage, de chargement et de déchargement. Il s’agit le plus souvent de “petits bobos”, un coup ou un problème musculaire, qui interviennent lors de la manipulation de la bâche, d’une palette ou du chariot élévateur ou lors d’une chute de celui-ci ou du camion.

Crise sanitaire : un impact psychologique

“D’un point de vue personnel, analyse Jacky Geyer, je pense que nous avons pris un peu de retard dans la mise en place de nos actions parce que l’année dernière l’essentiel de la prévention a consisté à se prévenir de la Covid-19, pour des raisons sanitaires mais aussi du fait des obligations auxquelles nous avons été contraints, comme les protocoles et jusqu’à l’affichage au-dessus des lavabos pour indiquer comment il faut se laver les mains. Le problème c’est que pendant que vous faites cela, vous ne vous occupez pas d’autres risques, parce que tout dans notre vie quotidienne nous ramène à cette unique problématique. Ce n’est pas dramatique, reprend le directeur des Opérations, mais pour des conducteurs qui passent la journée sur la route et qui pendant le premier confinement n’avaient parfois pas de site à disposition où ils pouvaient envisager de prendre une douche pendant deux jours, allez leur dire comment il faut se laver les mains après ça !”

L’AVIS D’UN PATRON

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Sur le plan psychosocial, il a été compliqué pour les conducteurs du groupe de traverser cette période de crise sanitaire avec ses risques et les différents confinements. “Pour un sédentaire qui a l’habitude de rentrer chez lui tous les soirs, ce n’est déjà pas simple, alors imaginez pour un conducteur qui passe ses journées sur la route toute la semaine et qui dort dans son camion. Le contraindre à rester chez lui du jour au lendemain, ce n’est pas simple à accepter, mentalement”, admet Jacky Geyer. “Nous avons donc réalisé un suivi psychologique plus important qu’il était auparavant. Nous avons ouvert des sas de décompression sous deux formes : un outil de visioconférence qui permettait aux salariés de s’appeler et se parler et, dans le cadre du contrat avec notre mutuelle, nous avons diffusé l’information concernant la possibilité de contacter des cellules d’écoute de psychologues.”

Le groupe a également augmenté la fréquence des réunions d’information ou communiqué avec davantage de notes. “Les salariés se plaignent du manque de communication dans les entreprises. Nous avons donc voulu mettre en place un dispositif qui favorisait les échanges. C’est une méthode assez classique, précise Jacky Geyer, mais on s’aperçoit malgré tout que lorsque ces mesures ordinaires ne sont pas présentes, elles manquent aux salariés.”

Stéphane Chabrier

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