|| PAROLE DE PROS || Scierie des Combrailles : une réflexion permanente pour améliorer la sécurité et les conditions de travail

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La SAS Scierie des Combrailles située en Auvergne, a pour activité principale le débit de bois résineux, selon une gamme diversifiée de sciages. Cette PME (CA de 12 M€, en 2022) dirigée par Benjamin Saby propose également une activité secondaire de négoce de matériaux pour la construction bois.

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Benjamin Saby, PDG de La Scierie des Combrailles

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La scierie exploite environ 40 000 m3 de bois par an, dont 25 000 sont transformés sur site en scierie. En amont, l’entreprise a une activité d’exploitation forestière. Sur une zone de 150 kilomètres autour de la scierie, l’entreprise s’approvisionne en bois, en grande majorité des résineux (Douglas, sapins, épicéas, mélèzes) et un peu de feuillus, chênes ou châtaigniers. “Nous recherchons des bois à maturité pour un usage de charpenterie et de menuiserie, annonce Benjamin Saby. Si les bois sont de belle qualité, qu’ils
correspondent au diamètre recherché et en adéquation avec notre ligne de production, ils sont conduits chez nous pour transformation”.

Le bois : de multiples débouchés

L’entreprise fait intervenir des sous-traitants pour l’exploitation forestière, comme pour le transport, le plus souvent, même si la scierie dispose de son camion grumier qui effectue à lui seul environ deux chargements par jour (40 m3 par voyage). Au total, la scierie accueille près de 600 chargements de bois par an.

Parmi les 28 salariés que compte l’entreprise, seuls le commis de coupe et le chauffeur routier interviennent dans l’activité d’exploitation forestière. Les autres travaillent sur site, dans le cadre de la première transformation du bois, en particulier. Il s’agit de transformer le plus possible le bois rond en
bois scié rectangulaire ou carré, des modèles standards, pour les charpentes notamment. Les bois dont les qualités ne correspondent pas sont déclassés et revendus sur le marché du bois énergie, d’emballage ou de palette. D’autres produits sont générés : écorce, sciure, plaquettes… Tous ont une destination : fabricants de granulés bois, papetiers, etc.

Pour les opérations de deuxième transformation, la scierie dispose d’une raboterie permettant de faire des lames à volet, des parquets, des bardages ou des produits de charpenterie, d’une partie séchoir qui permet de stabiliser les bois et d’un atelier destiné aux phases de traitement du bois permettant d’améliorer sa durabilité. L’entreprise emploie aussi plusieurs caristes et trois chauffeurs qui se déplacent sur des circuits régionaux pour alimenter les clients : industriels, charpentiers, négociants et particuliers.

Des opérations mécanisées

“L’activité débute par une phase de triage du bois qui se fait à la main, précise le P.-D.G. Mais dès qu’il s’agit de bois un peu lourd, la manipulation s’effectue à l’aide du chariot élévateur. Lors de la phase de transformation, les opérateurs sont désormais tous en cabine, avec la climatisation”. Ce sont des systèmes informatiques qui gèrent l’optimisation des rendements matière et les débits. Le métier reste contraignant et physique et il y a toujours une intervention manuelle pour une partie de l’empilage et pour le repérage de la qualité des bois, pour s’assurer qu’ils correspondent au cahier des charges fixé par
les clients.

La mécanisation et l’automatisation des taches ont contribué à la sécurisation de l’activité en scierie, notamment sur les postes les plus spécifiques, et les contraintes de sécurité ont évolué avec le temps. Elles sont plus draconiennes qu’auparavant. Dès lors, de l’aveu même du P.D.G., les risques qui persistent dans l’entreprise sont les risques les plus communs que l’on rencontre dans toutes les entreprises qui utilisent des chariots élévateurs, des véhicules, etc. “La sécurité est un paramètre important chez nous, assure Benjamin Saby. Elle est mentionnée dès l’intégration dans l’entreprise avec le livret d’accueil. Nous organisons aussi des formations à ce sujet et l’entreprise mène une réflexion permanente pour savoir quelles sont les améliorations les plus judicieuses en termes de conditions de travail ». À ce sujet, il précise encore que « le public a une image des conditions de travail dans les scieries qui n’est pas valorisante. Pourtant, celles-ci se sont considérablement améliorées.”

Valoriser le travail

La Scierie des Combrailles est une entreprise familiale, avec des valeurs fortes de solidarité, intervenant sur une économie verte, vertueuse. Les salariés y sont sensibles. Des journées de cohésion d’entreprise sont organisées régulièrement et les collaborateurs sont impliqués parfois dans les prises de décision, dans l’entreprise. Ils bénéficient aussi d’intéressements et de primes financières.

La scierie étant située dans une zone un peu isolée, les salariés qui vivent à proximité se fixent assez naturellement dans l’entreprise et il y a peu de turnover. “En fait, souligne le P.-D.G., le principal problème que nous rencontrons, mais il ne se limite pas à la filière bois, c’est la difficulté de recrutement.” L’entreprise a autant voire davantage de difficulté à recruter sur les postes administratifs, la force de vente ou la préparation de commandes que sur les postes manuels. La moindre création d’emploi ou un simple remplacement deviennent une épreuve pour l’entreprise. “Les candidats estiment souvent que c’est à l’entreprise de s’adapter à leurs envies en termes d’emploi du temps voire à leurs loisirs. Or, malgré nos efforts, dans notre activité, il est difficile d’envisager du télétravail ou de moduler les horaires de travail à la carte. Il y a en France un vrai problème de rapport au travail”, conclut Benjamin Saby.


Stéphane Chabrier

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