Surdités professionnelles : « Nous sommes en zone rouge »

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L’association nationale de l’audition (ex-JNA) a initié
le mouvement prévention « Bruit et Audition »
il y a 28 ans. Son programme Bruit et santé
auditive au travail, notamment, est une référence
pour de nombreuses institutions
et entreprises de toutes les tailles, y compris
les PME et les TPE.


Elle accompagne quotidiennement des
équipes dirigeantes et leurs collaborateurs au
travers d’animations ludiques, et une documentation
spécialisée. Les baromètres Santé auditive sont en libres accès sur
le site : www.association-nationale-audition.org. L’audition pour
tous et partout est son combat pour une meilleure santé globale
des populations.


Officiellement 1000 surdités professionnelles sont déclarées par
an. Elles correspondent à des accidents auditifs, rendant la surdité
handicapante. Cet indicateur est loin de refléter la réalité.
Beaucoup pensent que la gêne subie suite à une exposition sonore va
passer d’elle-même et tous les cas de sifflements ou bourdonnement,
symptômes acouphènes ne sont pas enregistrés. La loi de santé ne
reconnaît pas encore ces troubles parmi les handicaps invisibles invalidants.
Ils sont uniquement admis facteurs aggravant s’ils accompagnent
la surdité.


Bruit en milieu professionnel : des gestes simples pour prévenir la surdité


Notre baromètre a indiqué une stagnation de la mise à disposition de
protections contre le bruit dans le milieu professionnel. Poursuivre
le mouvement prévention est donc indispensable. Ainsi, de simples
gestes peuvent permettre d’éviter ou de reculer le déclenchement de
surdités, tels que :


➤ CONSIDÉRER COLLECTIVEMENT ET INDIVIDUELLEMENT
LE BRUIT COMME FACTEUR ENVIRONNEMENTAL
OTOTOXIQUE (toxique pour les oreilles). L’organe de l’oreille ne
peut se protéger des agressions sonores. Biologiquement, il ne peut
ni s’adapter au bruit ni l’absorber. L’oreille est un radar sensoriel relié
aux instincts de survie par la fonction d’alerte.


➤ RESPECTER LES BESOINS PHYSIOLOGIQUES DE
L’OREILLE C’EST PRÉSERVER SES CAPACITÉS COGNITIVES.
Le bon fonctionnement de l’organe de l’oreille permet de
faciliter le décodage des informations sonores par le cerveau. Le
moindre grippage des rouages lui impose une mise en travail supplémentaire,
contribuant aux pertes de concentration et à la fatigue.
Bien entendu, en cas de perte auditive non compensée, le déséquilibre
s’installe au niveau cérébral.


➤ PORTER SON PICB (PROTECTEUR INDIVIDUEL
CONTRE LE BRUIT). Il est vrai que le PICB vient s’ajouter aux autres Équipements de protection individuelle (EPI). C’est le seul
moyen d’éviter des lésions qui vont perturber l’équilibre de santé
globale.


➤ DÉVELOPPER LA VIGILANCE COLLECTIVE AU PORT
DU PICB. Cela nécessite de s’autoriser à s’alerter les uns les autres.


➤ MAINTENIR EN TANT QU’EMPLOYEUR LA LUTTE EN
PRIORITÉ DES ÉMISSIONS À LEUR SOURCE puis la mise à
disposition des protections pour protéger des niveaux résiduels. Les
baromètres dévoilent une forte iniquité dans la mise à disposition
entre salariés en contrat et ceux intérimaires.


➤ APPELER LES POUVOIRS PUBLICS À APPUYER LES ACTIONS
DE PRÉVENTION PRIMAIRE, afin de légitimer les obligations
de la loi de santé au travail. À ce propos, si des amendes
peuvent être appliquées, des bonus pourraient aussi motiver ou
récompenser.


Forte de ses 28 années d’expérience terrain, notre association accompagne
chaque jour les équipes à faire mieux. La santé auditive
de deux générations est déjà dégradée. Nous pouvons changer la
donne.


Prochains grands rassemblements
de l’association nationale de l’audition :
Journée nationale de l’audition,
jeudi 13 mars 2025
et 10e Semaine de la santé
auditive au travail,
du 3 au 8 novembre 2025.


Sébastien Leroy
Porte parole, responsable des projets
Association nationale de l’audition
www.association-nationale-audition.org

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