Une réalité encore sous-évaluée ?
Dans le cadre de leur obligation de sécurité, les employeurs doivent identifier, évaluer et prévenir non seulement les risques physiques mais aussi les risques psychosociaux (RPS) auxquels peuvent être exposés leurs employés.
Les employeurs suivis par Pôle Prévention n’y manquent pas : 36,49% identifient la présence de risques psychosociaux. Plus précisément :
- 27,21 % des entreprises discernent des tâches exigeant une charge mentale importante et constante en raison de leur complexité, des enjeux qu’elles recèlent, de la vigilance qu’elles exigent, etc.
- 17,72 % estiment que leurs travailleurs sont confrontés à des exigences émotionnelles fortes en raison de tensions avec le public, de leur confrontation à la souffrance d’autrui, de la nécessité de maîtriser leurs émotions, etc.
- 8,24 % évoquent des relations tendues, des conflits, des cas de violences : agressions verbales et physiques, intimidations, harcèlement moral ou sexuel, agissements sexistes, etc.
Preuve que les entreprises ont conscience que les RPS sont souvent favorisés par des déficiences organisationnelles et managériales, 95,02 % d’entre elles affirment veiller à ce que les objectifs soient clairement définis pour chacun des travailleurs (fiches de poste, consignes claires, objectifs annuels…) et perçus comme accessibles par les travailleurs.
Enfin, pour éviter les effets potentiellement néfastes des nouvelles technologies sur la charge mentale et l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle, 95,89 % des entreprises disent avoir instauré de façon effective un droit à la déconnexion.
Il semble toutefois que les entreprises de notre échantillon ont encore tendance à sous-estimer les risques psychosociaux. Pourtant, comme le soulignait la dernière édition du Baromètre annuel de l’absentéisme réalisé par Malakoff Humanis, les troubles psychologiques sont désormais à l’origine d’un tiers des arrêts maladie de longue durée et plus de trois quarts des entreprises sont concernées par le phénomène. Même si tous ces arrêts ne trouvent pas leur origine dans le travail, il est crucial de mettre fin au tabou entourant encore les risques psychosociaux.
