Les conduites addictives peuvent fragiliser la santé des salariés, perturber le climat de travail et exposer l’entreprise à des accidents, une baisse de productivité et des contentieux. Si les grandes entreprises disposent souvent de services dédiés à ce type d’enjeux, les TPE et PME en sont généralement dépourvues tout en ayant, elles aussi, l’obligation de prévenir ces risques. La prévention des addictions doit figurer dans le document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) et s’inscrit dans les principes généraux du Code du travail. Dès lors, comment agir concrètement dans une petite structure ? Voici quelques pistes, allant de démarches structurées à de simples gestes du quotidien.
Inscrire la prévention
des addictions dans le DUERP
Première étape incontournable : intégrer ce risque dans l’évaluation
des risques professionnels. Cela suppose :
• de repérer les situations ou postes particulièrement exposés (travail
isolé, conduite de véhicules, horaires décalés, ambiance festive,
pression commerciale…) ;
• de formaliser les mesures de prévention existantes ou envisagées ;
• d’actualiser régulièrement cette partie du DUERP, notamment
après un incident ou une évolution de l’activité.
Mettre en place un règlement ou une charte claire
Sans lourdeur administrative, un règlement intérieur (pour les entreprises
de plus de 50 salariés) ou une simple note de service/charte
dans les plus petites structures permet de rappeler :
• l’interdiction légale de consommer ou de travailler sous l’effet de
substances altérant la vigilance ;
• les obligations spécifiques (ex. interdiction d’alcool pour les postes
de conduite ou de sécurité) ;
• les modalités de gestion d’une situation problématique (par
exemple, retrait temporaire du poste si un salarié semble sous l’effet
d’une substance).
Ce cadre écrit est un outil pratique : il doit être réellement diffusé
et connu pour contribuer à sécuriser l’employeur et à donner aux
salariés des repères clairs.
Former et sensibiliser les équipes
Une action simple consiste à organiser, une ou deux fois par an, des
moments de sensibilisation. Exemples :
• inviter un intervenant extérieur (médecin du travail, animateur
d’une association de prévention) pour une réunion d’information ;
• diffuser une affiche ou une brochure de l’INRS ou de la MILDECA
dans les espaces communs ;
• profiter d’une réunion d’équipe pour rappeler les règles et ouvrir
la discussion ;
• inciter les salariés à suivre une session formation sur les addictions,
en recourant par exemple outils de formation en ligne, plus
pratiques à mettre en œuvre (voir encadré en bas de page).
Former les managers de proximité
Dans une PME, les responsables d’équipe ou le dirigeant lui-même
sont souvent les premiers témoins d’un comportement inhabituel.
Les former à repérer les signaux faibles (changements d’humeur, absences répétées, accidents bénins, difficultés de concentration)
permet d’agir tôt, avant que la situation ne dégénère. La formation
peut être assurée par le service de santé au travail ou des organismes
spécialisés. Mais ici encore, une session réalisée en e-learning permet
d’obtenir de bons résultats.
Proposer un cadre de travail convivial mais sobre
Certaines habitudes peuvent banaliser la consommation d’alcool,
comme les apéritifs d’entreprise, pots de départ ou déjeuners
d’équipe. Sans les supprimer, il est possible de :
• privilégier les boissons sans alcool attractives (cocktails sans alcool,
bières sans alcool, jus variés) ;
• alterner entre des moments conviviaux sobres et d’autres plus
festifs ;
• instaurer une culture où l’abstinence est acceptée et respectée, sans
pression sociale ;
• lors des événements festifs avec alcool, prendre des mesures de
sécurité (rappel des règles, éthylotests volontaires, navettes, etc.).
Favoriser la qualité de vie au travail
Certaines organisations favorisent les conduites addictives : horaires
trop étendus, surcharge de travail, absence de pauses, isolement. De
petites améliorations ou initiatives peuvent réduire le risque :
• instaurer des pauses régulières et des horaires tenables ;
• limiter autant que possible l’isolement professionnel, par exemple
en organisant des points réguliers avec les salariés itinérants ;
• encourager l’équilibre entre vie privée et vie professionnelle (par
exemple en respectant le droit à la déconnexion) ;
• valoriser la reconnaissance et les retours positifs ;
• développer des initiatives bien-être (activités sportives, moments
de cohésion, espaces de détente sobres).
Orienter les salariés en difficulté
L’employeur n’est pas médecin, mais il peut orienter. Il est utile d’afficher
ou diffuser les coordonnées de ressources accessibles aux salariés
:
• médecin du travail ;
• numéros d’écoute (Drogues Info Service, Alcool Info Service, Tabac
Info Service) ;
• associations locales d’aide aux personnes en difficulté.
Un salarié qui sait où trouver de l’aide est plus à même de s’en saisir.
Mettre en place une procédure claire en cas de problème
En cas de suspicion d’addiction ou de consommation au travail,
l’entreprise doit savoir comment réagir. Quelques étapes possibles :
• constater la situation objectivement (comportement dangereux,
état d’ébriété manifeste) ;
• écarter le salarié du poste à risque pour des raisons de sécurité ;
• consigner l’incident et, si nécessaire, proposer une orientation
vers le médecin du travail ;
• engager un dialogue avec l’intéressé dans le respect de sa dignité
Aborder le sujet sans tabou
Dans beaucoup de petites entreprises, le dirigeant craint de froisser
en abordant le sujet des addictions. Pourtant, parler ouvertement,
avec respect et sans jugement, est souvent la meilleure prévention.
Une discussion collective, menée de manière constructive, peut suffire
à faire évoluer les pratiques.
Christophe Blanc

FORMEZ VOS ÉQUIPES AUX RISQUES D’ADDICTION GRÂCE AU E-LEARNING ! Pour répondre à leurs obligations légales en matière de prévention
des addictions, les chefs d’entreprise disposent d’un outil simple et
efficace : le module Préven-Box – Addictions, proposé sous forme de
formation 100 % digitale. Accessible en ligne à tout moment depuis
un ordinateur ou un smartphone, il permet aux salariés d’acquérir
les bases nécessaires pour comprendre et prévenir les pratiques
addictives au travail. Le parcours aborde les
causes possibles de ces comportements, aide
à identifier les facteurs de risque et explique
de manière concrète comment réagir face
à une situation d’addiction en milieu professionnel.
Chaque salarié suit la formation à
son rythme et valide ses acquis grâce à un
test final. La réussite de ce test donne lieu
à la remise d’une attestation de formation,
que l’employeur peut intégrer au Document unique d’évaluation des
risques professionnels ou au Passeport Prévention du salarié. Pour
les TPE et PME, cette formule présente de nombreux avantages : elle
est simple à mettre en œuvre, financièrement accessible et déjà largement
éprouvée, puisque plusieurs dizaines de milliers de salariés
ont suivi une formation Préven-Box à ce jour.
Pour en savoir plus : contactez Pôle Prévention par téléphone
(01 43 56 58 00) ou par courriel (contact@poleprevention.com).