Dans l’atelier, où travaillent 11 des 18 salariés de ce centre Norauto, à Cambrai dans le Nord, les 9 ponts (dont un dédié aux véhicules utilitaires) sont disposés en épi, le long de l’allée centrale. Pour éviter des déplacements inutiles et des chutes, les postes de travail ont été spécialisés en quatre pôles : pneus, vidange et mécanique rapide (freins, roulements amortisseurs…) ou lourde (embrayage, distribution, turbo, électronique, véhicules électriques…).
Les salariés reçoivent une habilitation pour utiliser les différents ponts. Des miroirs muraux aident à positionner un véhicule sur le pont sans percuter d’obstacles. Vient ensuite le placement des cales de levage en évitant tout écrasement des mains, surtout lorsqu’un mécanicien travaille de chaque côté. Une fois le véhicule en place, chaque pont dispose de sa servante d’atelier et d’un espace suffisant autour du véhicule.
À l’entrée de l’atelier, une affiche rappelle les équipements de protection individuelle (EPI) à porter : gants, chaussures de sécurité, protections antibruit (bouchons d’oreilles ou casques), lunettes (surlunettes fournies par l’employeur ou lunettes de sécurité adaptées à la vue). « Il peut y avoir des projections quand on est sous la voiture ou des poussières de frein avec les courants d’air », met en garde Fabienne Rousselin-Druart, la responsable du centre. Selon le type d’intervention, le mécanicien choisit des gants en caoutchouc, contre les coupures, ou en nitrile, contre les projections de vidange. Pas question, en revanche, de travailler avec des bijoux. La responsable du centre se souvient d’un mécanicien qui a été brûlé par un arc électrique car il avait conservé sa gourmette au poignet.
Hormis les accidents, le Centre d’entretien automobile travaille à réduire les troubles musculosquelettiques, mettant à disposition de ses salariés : des tapis amortissants pour travailler au sol, de l’outillage pneumatique afin de réduire les vibrations, des lève-fûts (pour éviter de soulever à la main des cuves de 210 litres) ou des « cheminées à pneu » permettant de faire chuter un pneu stocké en hauteur sans avoir à le porter.
Désormais, c’est l’installation d’une « chaîne à pneus » qui est prévue pour éviter tout levage depuis le sol (ci-dessous). Dans les centres déjà équipés, un chariot élévateur place le pneu en hauteur sur un rail qui permet de le faire glisser d’une machine à l’autre (détalonneur, démonte-pneu, puis équilibreuse). « Comme une roue pèse jusqu’à 20 kg, on évite beaucoup d’efforts », se réjouit Fabienne Rousselin-Druart.
Jean-Philippe Arrouet
