Pour faire face à ses obligations en matière de santé et de sécurité au travail, l’entreprise Kaéna (spécialisée dans la géotechnique) s’est conjointement appuyée sur les compétences d’une intervenante en prévention des risques professionnels (IPRP), notamment sollicitée pour l’aider à réaliser son document unique et l’accompagner dans la durée, et sur les conseils de la Médecine du travail. Son expérience, en tout point bénéfique, prouve la complémentarité des différents intervenants en prévention des risques professionnels.
Président de la société Kaéna (1), qui intervient dans le secteur d’activité de la géotechnique, Benjamin Gardavaud a placé la sécurité de ses collaborateurs (inscrite dans la charte de l’entreprise) au centre de ses préoccupations, dès la création de son entreprise, en 2009. Kaéna, dont le siège est situé à Saint-Vincent-de-Mercuze (Isère), compte une soixantaine de salariés. Elle intervient principalement dans le couloir rhônalpin, le long des Alpes, pour des travaux d’explorations, de contrôles et d’analyses des sols préalables aux projets de constructions, en particulier.
Les conseils personnalisésd’une IPRP
Usages de machines ou d’engins de type foreuses, manipulation de matériels lourds telles que les tiges de forage, l’activité des sondeurs qui interviennent sur le terrain, quel que soit son état et celui des conditions climatiques, génère des dangers et des efforts physiques. “Se baisser, soulever, déplacer, caler…, le corps souffre”, reconnaît le chef d’entreprise. Forcément, des bobos aux problèmes de santé plus lourds, Benjamin Gardavaud est confronté à une panoplie de risques.
Déterminé à faire de la sécurité une priorité, le chef d’entreprise a la volonté d’une part d’être conforme aux exigences réglementaires et d’autre part d’être proactif sur le sujet pour assurer la sécurité de ses collaborateurs et la pérennité de l’entreprise. Le président de Kaéna a donc fait appel à un intervenant extérieur pour l’assister dans ce domaine.
Intervenante en prévention des risques professionnels (IPRP), Émilie Noel le suit et le conseille depuis plus de dix ans. Ensemble, ils ont rédigé le document unique et un plan d’actions spécifiques comprenant : le déploiement des équipements de protection individuelle (EPI), les vérifications périodiques à prévoir (celles des engins en particulier), la mise en place de systèmes d’arrêt de sécurité sur les machines, les formations à programmer et les procédures à établir… Indispensable à la bonne marche de l’entreprise sur les questions de sécurité, l’intervenante conseille aussi l’entreprise dès qu’une question se pose sur des sujets sensibles, tel que celui des obligations liées à l’amiante.
Médecine du travail : force de propositions
L’entreprise s’est développée rapidement. Mais suite à une première expérience délicate avec un organisme de santé au travail, c’est avec une réelle méfiance que Benjamin Gardavaud rentre en contact avec la Médecine du travail (MT) en 2020, au début de la crise sanitaire liée à la Covid-19. “J’étais dans l’interrogation des mesures à prendre pour mes collaborateurs, en tant que chef d’entreprise, avoue-t-il. Fallait-il mettre des gants, des masques ou fallait-il désinfecter… Quoi et comment ? J’ai donc pris contact avec la MT pour savoir ce qu’il fallait faire. J’ai reçu une réponse deux jours plus tard. Même si la MT était aussi dans l’incertitude, j’ai apprécié ce retour.” S’en est suivi le premier échange direct avec son interlocutrice. “J’ai eu à faire avec quelqu’un qui appréciait ma démarche de solliciter la MT pour demander des conseils et des informations.” Ne connaissant pas l’activité de l’entreprise, la représentante de la MT a eu la curiosité de se déplacer chez Kaéna. Outre la visite du siège, elle se rend aussi sur un chantier et échange avec des collaborateurs.
Accompagnée et guidée par son IPRP, l’entreprise a continué à progresser sur les questions de sécurité : suivi des nouveaux entrants avec des formations à la sécurité, renforcement du suivi des vérifications et de la gestion des EPI… Émilie Noel signale à ce sujet : “Un accompagnement précis, régulier et adapté à l’entreprise, c’est cela la véritable vocation des IPRP.”
Le travail de prévention est salué par la représentante de la MT qui reconnaît la préoccupation majeure de l’entreprise sur les questions de sécurité. Dès lors, Benjamin Gardavaud restera régulièrement en contact avec son interlocutrice de la MT. Cette dernière interviendra sur des actions concrètes comme proposer, quand c’est possible, des adaptations de postes de travail avec l’expertise d’un ergonome.
L’établissement d’une relation de confiance
Benjamin Gardavaud a également eu l’occasion de recontacter la MT pour demander conseil sur des formations liées à l’ergonomie. En effet, tous les ans en début d’année, l’entreprise organise deux journées de formation en interne et la représentante de la MT a déjà participé à la préparation de l’une de ces séances (qui avait toutefois dû être annulée en pleine crise sanitaire).
Davantage qu’un interlocuteur, la MT peut devenir un partenaire capable de conseiller une entreprise en termes de sécurité. Benjamin Gardavaud en est maintenant persuadé. “La relation avec la MT est basée sur une confiance réciproque, explique-t-il. Elle a été favorisée par ce lien direct et personnalisé que nous avons créé. De mon côté j’ai été transparent sur notre activité, les cas problématiques auxquels j’ai dû faire face et notre manière d’envisager la sécurité dans l’entreprise. Du côté de mon interlocutrice de la MT, les cas qui lui ont été soumis n’ont pas été traités de manière obtuse et administrative. Il y a eu de la compréhension de sa part, de la réflexion et des solutions concrètes.”
Que de chemin parcouru pour le chef d’entreprise. Technicien en géologie de formation, il l’avoue lui-même : “Quand j’ai créé l’entreprise, je n’y connaissais rien sur les questions administratives ou juridiques, ainsi que sur la question de la sécurité.”
Complémentarité entre les intervenants
Benjamin Gardavaud a donc fait le choix, en développant son entreprise, de s’entourer de professionnels, comme l’IPRP qui l’alerte sur les éventuels manquements sur la question de la santé et de la sécurité au travail. “C’est du coaching !” s’exclame-t-il. Quand un problème de risque est décelé dans l’entreprise, il fait d’emblée appel à Émilie Noel, son IPRP. Extérieure à l’entreprise, elle est néanmoins essentielle notamment sur les questions d’organisation, de communication et information ou de réglementation, sur la certification MASE (Manuel d’amélioration sécurité entreprise) qui occupe l’entreprise actuellement, et bien sûr pour la mise à jour du document unique. Toutefois, dans le cadre d’un accident du travail qui peut devenir un problème lié aux Ressources humaines (RH), Benjamin Gardavaud s’adresse directement à la MT.
Aux côtés du chef d’entreprise dans sa démarche sécurité, Émilie Noel confirme que chacun est à sa place : “Il y a une forme de complémentarité entre les apports possibles des différents intervenants, au service du chef d’entreprise, sur les domaines de la santé et de la sécurité au travail. L’entreprise s’y retrouve, mais encore faut-il que le chef d’entreprise soit actif en ce sens. C’est le cas du président de Kaéna qui a démarché lui-même la MT.”
Levier de progrès
Concernant son IPRP, Benjamin Gardavaud souligne qu’il s’agit bien d’un partenaire qui est associé à la bonne marche de son entreprise dans le domaine de la sécurité. Ce mode de fonctionnement le satisfait tellement qu’il n’envisage pas un retour en arrière. S’il est agréable, pour lui, d’avoir une certaine reconnaissance de la MT sur les mesures préventives de l’entreprise, en termes de sécurité, il sait qu’il le doit aussi à l’expertise de son IPRP qui contribue à faire de la sécurité une préoccupation majeure et un levier de progrès et de réussite pour l’entreprise.
Stéphane Chabrier
(1) www.kaena.fr