Desmazières défend le bien-être au travail.

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Spécialisée dans le plant de pomme de terre, l’entreprise Desmazières (Groupe Agrico), située à Arras (Pas-de-Calais) a fêté ses 50 ans en 2023. Elle travaille avec environ 200 producteurs de plants, qui sont autant de points de stockage et de chargement répartis essentiellement sur les régions au nord de l’Île-de-France.

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L’entreprise Desmazières compte à ce jour 41 salariés répartis dans une dizaine de services : production, commercial, Supplychain et autres services administratifs, dont un service informatique et un pôle de développement. Il y a donc au sein de l’entreprise une grande diversité de métiers, ce qui fait dire à son directeur général, Édouard Fourrier (ci-dessus) : « Quand je reçois des étudiants, dans le cadre d’un stage par exemple, je leur dis : “Ne pensez pas agriculture quand vous rentrez chez nous”. Parce qu’il ne faut pas voir Desmazières comme une entreprise agricole, mais avant tout comme une entreprise ».


La multitude de profils signifie que l’évaluation des risques doit aussi tenir compte de cette diversité. Édouard Fourrier précise : « À l’origine, nous avons commencé par faire l’évaluation des risques nous-mêmes. Toutefois, l’objectif n’est pas uniquement de compléter des cases et de se féliciter d’avoir créé un document unique mais d’avoir un document réaliste et opérationnel. Il implique des problématiques face auxquelles l’entreprise doit être réactive et mettre en place des mesures visant à améliorer concrètement la santé et la sécurité de nos collaborateurs, même si pour une petite entreprise les solutions ne sont pas forcément nombreuses ». Ensuite, l’entreprise a pu faire valider son document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) par un centre de formation situé à proximité.


Sécurisation rigoureuse des déplacements extérieurs


À la question de savoir quels sont les principaux risques auxquels est confrontée l’entreprise, la réponse du directeur général fuse : « Les déplacements ! Nous avons des collaborateurs en permanence sur le terrain. Près de la moitié d’entre eux se déplacent quotidiennement. » Ils visitent régulièrement les producteurs et complètent leur activité en télétravail.


« Nous avons un parc de 18 véhicules légers, essentiellement attribués aux commerciaux et aux techniciens. Nous mettons à leur disposition des véhicules récents, donc sûrs et suffisamment confortables. C’est important car certains de nos collaborateurs font jusqu’à 50 000 kilomètres par an, mais ils sont responsables de leur véhicule, concernant la gestion de l’entretien. » Les salariés suivent aussi un programme de formation de perfectionnement à la conduite, chez Centaure. Par rotation, chaque année, 7 à 8 d’entre eux effectuent ce stage.


Dans le cadre de la prévention des risques liés aux déplacements, il y a également une prise en compte rigoureuse du comportement des salariés de l’entreprise sur les sites d’exploitation agricole. Les commerciaux et les techniciens sont sensibilisés aux risques liés à des pratiques de travail qu’ils peuvent rencontrer sur place et qui ne sont pas totalement sécures. Ainsi, en arrivant sur un site qu’ils ne connaissent pas, ils doivent se garer de manière que le véhicule soit particulièrement visible et d’où, après avoir prévenu le producteur de leur arrivée, ils peuvent sortir sans se trouver directement sur un lieu de passage des tracteurs et autres engins agricoles. Par ailleurs, des EPI adaptés leur sont fournis : des chaussures pour ne pas glisser, une tenue vestimentaire pour être visible de loin ou dans la pénombre de certains entrepôts de stockage.

« Ces mesures de prévention ne sont pas
anodines, précise Édouard Fourrier, parce
que nos collaborateurs peuvent se rendre sur
certains sites qu’ils visitent irrégulièrement,
une fois toutes les deux ou trois semaines.
Or, les zones de stockage évoluent et l’activité
autour ou dans celle-ci également. Il ne faut
pas s’attendre à des zones de passage tracées
au sol ou signalées, il faut aussi que nos collaborateurs
aient du bon sens et restent attentifs
aux dangers éventuels autour d’eux. »


De la prévention des risques au bien-être professionnel


Mais ces mesures de prévention élémentaires,
dans le cadre des déplacements, s’expriment
également, par exemple, pour les
techniciens qui se rendent dans les champs
des exploitations agricoles. Du fait de l’usage
des produits phytosanitaires, ces collaborateurs
doivent – ce n’est pas une obligation
réglementaire mais elle est propre à l’entreprise – avoir leur « certiphyto », le certificat
individuel produits phytosanitaires, une
formation validante, à renouveler tous les 5
ans, attestant des connaissances sur les produits
et leur usage.


Dès lors, même s’ils ne manipulent pas
eux-mêmes de produits chimiques, ils
sont informés des risques éventuels qu’ils
peuvent rencontrer dans les exploitations
agricoles, en sachant quels produits y ont
été utilisés. Ils connaissent ainsi les risques
et les contraintes des entreprises clientes et partenaires. « Plus globalement, ajoute le
directeur général, nos collaborateurs maîtrisent
leur environnement de travail en
toute connaissance de cause. Cela s’inscrit
dans une relation de confiance entre le salarié
et son entreprise. »


Concernant les problèmes de poussière ou
de bruit, l’entreprise Desmazières a aussi
pris des dispositions sans y être contrainte,
parce que les niveaux étaient évalués
en-deçà des seuils limites autorisés sans
intervention, mais pour le seul bien-être
de ses salariés. Pour le bruit, par exemple,
elle procure des EPI adaptés (bouchons
d’oreilles), pour ceux qui le souhaitent.
De la même manière, tous les techniciens
amenés à transporter des échantillons de
pomme de terre se sont vu octroyer une remorque
afin qu’ils ne soient pas en contact
avec la terre et donc la poussière dans l’habitacle
de la voiture.


En 2021, l’entreprise s’est équipée de nouveaux
bureaux. À cette occasion, elle a misé
sur l’amélioration du confort et donc de la
qualité de vie au travail.


Dans les bureaux, les ordinateurs sont dotés
de pieds modulables en hauteur. Les
collaborateurs ont bénéficié d’une formation
« Gestes et postures » pour savoir comment
s’asseoir derrière le bureau et à quelle
hauteur disposer l’écran d’ordinateur. Les
souris d’ordinateur sont elles-mêmes ergonomiques.
Sur son site d’Arras, l’entreprise propose également à ses collaborateurs
une séance de réveil musculaire, le matin.


Réduire les contraintes physiques


Toujours dans l’anticipation, l’entreprise a
procédé à l’automatisation des portes sectionnelles
des différents frigos, après avoir
fait le simple constat que répéter les gestes
d’ouverture et de fermeture de ces portes
lourdes provoquait des contraintes physiques
inutiles.


Pour conditionner ses volumes importants
de marchandise, l’entreprise n’a pas retenu
l’idée d’un palettiseur : pas assez rentable,
prenant trop de place et n’étant pas adapté à
la diversité des tailles de sacs manipulés. En
revanche, pour soulager la pénibilité due
au port des charges lourdes (sacs jusqu’à
25 kg) des conditionneurs et des préparateurs
de commande, Desmazières vient
d’investir dans l’acquisition (en location
longue durée) de deux exosquelettes. Si,
sur l’aspect physiologiques, les utilisateurs
reconnaissent une réelle amélioration, il
y a néanmoins des freins concernant le
temps d’équipement du dispositif jugé trop
long (l’appareil se fixe sur un harnais). La
solution ? « On étudie comment on pourrait
réorganiser différemment les postes concernés,
notamment en groupant sur plusieurs
heures les commandes nécessitant le port de
l’appareil ».


Cette situation et son dénouement, permettent
à Édouard Fourrier de conclure
que, chez Desmazières, « chaque poste a sa
problématique et chaque problématique a sa
solution ! »


Stéphane Chabrier

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