Auto H, un carrossier qui ne badine pas avec la santé et la sécurité des salariés.

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Pour recruter et fidéliser de jeunes candidats, la carrosserie ne peut plus être un métier aussi rude qu’autrefois. Olivier Kocher l’avait déjà compris lorsqu’il a construit son nouveau bâtiment, en 2012. Les 2 700 m² abritent deux entités de carrosserie portant l’enseigne Auto H, dont une dédiée à Tesla.


Sur ce site strasbourgeois, les 19 salariés y travaillent dans des conditions adaptées. « Avant, on ponçait une voiture en se baissant, évoque Olivier Kocher, qui a exercé le métier. Aujourd’hui, deux aires de préparation sur quatre sont équipées de ponts qui montent la voiture à 1,20 m, donc on peut poncer une voiture à 360°, à hauteur d’homme. » Tant mieux pour le dos. En cabine de peinture, on n’utilise plus que des peintures à l’eau, sans solvant, en portant un masque au charbon actif et l’air est poussé du plafond vers l’extracteur au sol. À l’entrée de la cabine, comme sur tous les postes de travail, des consignes rappellent le port des EPI appropriés. « Pendant des années, les carrossiers avaient du mal à mettre des gants. Aujourd’hui, c’est devenu un automatisme et, grâce à leur maillage, nous n’avons pratiquement plus de coupures », se réjouit le patron.


Cependant, le métier a également évolué avec l’apparition de nouveaux risques. Par exemple, avec les postes de soudage électrique (TIG, MIG, MAG) et non plus à la flamme. « Il faut porter un masque, des gants et un tablier en cuir. Ce dernier ne protège pas seulement des projections de boulettes mais aussi des arcs électriques », insiste Olivier Kocher.


Autre évolution, la multiplication des véhicules électriques ou hybrides qui impose une formation et une habilitation pour les mettre en sécurité avant d’y travailler. « J’ai formé presque tout l’atelier », se félicite le carrossier. Pour gagner du poids, ces véhicules électriques sont de plus en plus souvent conçus en aluminium dont les travaux de carrosserie génèrent une poussière qui, si elle est mélangée en quantité avec celle de l’acier, risque d’exploser. « Pour Tesla, nous avons investi dans des aires de préparation ATEX (1) », affirme Olivier Kocher. On y trouve des prises spéciales et des rideaux conçus pour retenir les projections en cas d’explosion.


En outre, la centrale d’air, installée dans le bâtiment, offre un point d’aspiration à chaque poste de travail. Pour limiter les nuisances sonores, la plupart des machines bruyantes ont été installées dans un autre local. Même si les casques et bouchons d’oreilles font partie des EPI, la réduction des décibels contribue aussi à rendre les conditions de travail plus saines et plus sûres.


Jean-Philippe Arrouet


(1) Réglementation des lieux sous atmosphère explosive.

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