Une gêne combattue comme un risque
Machines assourdissantes, sonneries téléphoniques incessantes, conversations intempestives ou encore bruits provenant de l’extérieur… Dans les bureaux, les chantiers et les ateliers, les nuisances sonores sont fréquentes et de plus en plus mal supportées par nombre de salariés. Selon le Baromètre 2023 de l’audition au travail, 52 % des actifs français se disent gênés par le bruit au travail. 17 % se disent « souvent gênés » et 35 % « de temps en temps ». Lorsqu’on demande aux actifs d’évaluer le niveau de volume sonore auquel ils sont exposés sur leur lieu de travail, 27 % disent le juger « assez élevé » et 14 % « très élevé ».
Les données recueillies confirment cette sensibilité croissante au bruit. En effet, 69,59 % des employeurs jugent leurs locaux de travail « bruyants ». Or, le bruit n’atteint pourtant les valeurs d’exposition dites « inférieures » – devant déclencher les actions de prévention – que dans 42,22 % des cas.
De même, il faut noter que les seuils d’exposition imposant la déclaration au titre du Compte Professionnel de Prévention (Au moins 81dB(A) rapporté à une période de référence de 8 heures au moins 600 heures/an, ou au moins 135 dB(C) au moins 120 fois/an) ne sont atteints que dans… 0,43 % des cas. Cela peut sembler très faible au regard de la forte proportion de travailleurs subissant du bruit, mais il faut savoir que les seuils du C2P prennent en compte l’atténuation due au port effectif des protections individuelles contre le bruit. Ce taux de 0,43 % représente ainsi la part résiduelle des entreprises qui ne parviennent pas à réduire le bruit inhérent à leur activité malgré des mesures de prévention collectives et individuelles.
Il faut noter que si, dans l’immense majorité des cas, le bruit ne constitue pour les travailleurs concernés qu’une gêne, il est cependant considéré et traité comme un risque dans 70,65 % des entreprises étudiées ce qui témoigne d’une saine volonté d’améliorer la qualité de vie et les conditions de travail.