U3P : la voix des acteurs privés de la prévention des risques professionnels

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L’Union professionnelle des préventeurs privés (U3P) a été fondée
pour « rassembler, représenter et défendre les personnes physiques
ou morales qui exercent, à titre principal ou accessoire, une
activité professionnelle dans le champ de la prévention des risques professionnels
». Cette initiative s’explique par la situation paradoxale dans
laquelle se retrouvent les préventeurs privés.

Le rôle crucial des IPRP privés dans le système français de prévention des risques

En effet, les acteurs privés de la prévention jouent un rôle de premier
plan au service du système français de santé et de sécurité au travail.

Pour ne prendre qu’un exemple, l’une des entreprises adhérentes
de notre association professionnelle a réalisé, à elle seule, plus de
100 000 missions significatives au profit d’environ 30 000 entreprises
et collectivités de toutes tailles au cours des 20 dernières années !

Les préventeurs privés sont donc les détenteurs d’une expertise
exceptionnelle, notamment auprès des TPE et PME qui font
fréquemment appel à eux pour obtenir les compétences dont elles ne
disposent pas en interne en matière de santé et de sécurité au travail.

Ce rôle crucial leur est d’ailleurs explicitement reconnu par le Code du
travail qui prévoit, par exemple, que les entreprises qui ne sont pas en
mesure de désigner, en leur sein, « un salarié compétent pour s’occuper
des activités de protection et de prévention des risques professionnels »
peuvent faire le choix de solliciter un intervenant en prévention des
risques professionnels (IPRP).

Preuve que le système français de santé et de sécurité au travail ne peut
se passer de ces ÌPRP privés, Jean-Dominique Dewitte, professeur des
universités, praticien hospitalier en Médecine du travail et président
de la Société Française de Médecine du Travail (SFMT) déclarait,
en mars 2022, « qu’il existe un véritable écosystème de la prévention
des risques professionnels au sein duquel les Médecins du travail, les
inspecteurs du travail, mais aussi des acteurs privés, comme certains des
IPRP, doivent apprendre à collaborer et travailler en confiance ».

Et Hervé Lanouzière, ancien directeur de l’Agence nationale pour
l’amélioration des conditions de travail (Anact) et actuel directeur de
l’Institut national du Travail, de l’Emploi et de la Formation professionnelle
(INTEFP), notamment chargé d’assurer la formation des inspecteurs du
travail, est plus direct encore. « Lorsque j’étais enseignant au Conservatoire
national des arts et métiers (CNAM), souligne-t-il, j’ai côtoyé de nombreux
étudiants et étudiantes qui se destinaient à une carrière d’experts privés en
prévention des risques : des ergonomes, des psychologues du travail, etc. J’ai
mesuré leur montée en gamme, leur professionnalisme et leur engagement.

Je suis donc persuadé qu’ils ont un rôle majeur à jouer dans la diffusion
d’une culture de la prévention, tout particulièrement auprès des TPE-PME
qui restent une terre de mission. Leur contribution doit être reconnue à leur
juste valeur et je forme le vœu qu’à l’avenir ils soient de mieux en mieux
intégrés au dispositif national de prévention de risques professionnels, en
bonne intelligence avec les acteurs publics. »


Une expertise encore trop peu mobilisée dans les débats sur l’avenir de la santé et de la sécurité au travail


Mais, paradoxalement, force est de constater que, dans le même temps,
la voix des acteurs privés de la prévention des risques professionnels
est encore trop peu entendue dans les nombreux débats relatifs à la
santé et à la sécurité au travail.

Ainsi, lorsque, en 2020, de grandes consultations ont été lancées
en vue de préparer la loi « santé au travail » finalement adoptée en
août 2021, la voix des préventeurs privés a, hélas, été bien moins prise
en compte que celles d’autres acteurs. Et il en est à chaque fois de
même lors de l’élaboration des Plans santé au travail qui définissent,
tous les cinq ans, les grandes orientations nationales en matière de
santé et de sécurité au travail.

Cette lacune est d’autant plus regrettable que cette loi comme
les différents Plans santé au travail se fixent tous comme priorité
d’« améliorer la prévention des risques professionnels dans les TPE-PME »
ou de « développer la culture de prévention dans les TPE-PME », sujets
sur lesquels les professionnels privés pourraient apporter, grâce à leur
expérience, des contributions décisives.

L’ambition de l’U3P est de remédier à cette situation en rassemblant, au
sein d’une même structure, l’ensemble des professionnels privés de la
prévention des risques sans aucune exclusive, notamment en termes de
formation, de spécialité ou de statut. Certains des membres de l’U3P sont
diplômés en Qualité, hygiène, sécurité, environnement (QHSE) tandis
que d’autres sont ergonomes ou encore psychologues du travail. Certains
sont salariés tandis que d’autres exercent en tant qu’indépendants.

L’U3P considère en effet que si cette diversité de parcours et d’approches
ne favorise pas l’éclosion d’un esprit de corps, elle représente aussi un
atout et une richesse qui méritent d’être mieux exploités et valorisés
lors des prochains débats relatifs à la santé et à la sécurité au travail. n

Pour en savoir plus :
www.union-preventeurs.fr

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