En agissant concrètement pour la santé, la sécurité et le bien-être des collaborateurs, la prévention des conduites addictives en milieu professionnel constitue un vecteur de performance globale pour l’entreprise.
1. Réduire les accidents du travail, les maladies professionnelles et les arrêts de travail
Les conduites addictives sont à l’origine de nombreux accidents du travail. Selon la Mildeca “le risque d’accidents du travail graves est multiplié par deux dès lors qu’il existe une consommation chronique hebdomadaire excessive”, soit au moins deux verres par jour chez les femmes et quatre verres par jour chez les hommes (1). De même, ce risque est augmenté de 50 % pour les travailleurs qui ont une alcoolisation ponctuelle importante (API ou “binge drinking”) au moins une fois par semaine. La prévention des conduites addictives contribue donc à réduire les accidents du travail et les arrêts de travail qui en résultent
2. Éviter de voir sa responsabilité engagée pour non-respect de son obligation de sécurité du travail
En vertu de l’article L4121-1 du Code du travail, tout employeur doit “prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs.” Cette obligation de prévention vaut aussi pour les pratiques addictives qui doivent notamment être traitées dans le Document unique d’évaluation des risques (DUER). L’association Addict’AIDE précise : “Un accident du travail ou une maladie professionnelle est de nature à engager la faute inexcusable de l’employeur, sauf si celui-ci apporte la preuve qu’il a pris les précautions nécessaires pour l’éviter.” Or, “l’absence ou l’insuffisance de DUER établit alors automatiquement la faute inexcusable de l’employeur” (2). La prévention des conduites addictives renforce donc la sécurité juridique de l’entreprise.
3. Améliorer le climat social et l’ambiance de travail
Malgré l’image conviviale et festive qui reste attachée à la consommation d’alcool, celle-ci a fréquemment des effets délétères sur la qualité des rapports humains. Dans les collectifs de travail, elle peut provoquer des comportements déplacés voire agressifs et exacerber les tensions avec les supérieurs hiérarchiques et entre les salariés. Les entreprises qui préviennent les comportements addictifs jouissent ainsi d’un climat social plus serein et d’une meilleure ambiance de travail.
4. Assurer la réputation de l’entreprise en assumant sa responsabilité sociale
À l’occasion d’un sondage réalisé en 2020 par l’Ifop pour le groupe de protection sociale Malakoff Humanis (3), quelque 86 % des salariés sondés déclaraient “attendre de leur entreprise qu’elle intègre durablement la prévention et la santé dans sa stratégie”. Cette étude confirme que la santé des travailleurs représente un terrain privilégié de la fameuse responsabilité sociale des entreprises (RSE). En faisant de la prévention des addictions un objectif partagé, l’entreprise répond à cette attente forte et améliore son image auprès de ses salariés, ses clients et ses partenaires.
Christophe Blanc
(1) “Les conduites addictives de la population active”, Mildeca, mars 2021.
(2) www.addictaide.fr.
(3) “La Santé au Travail à l’épreuve du Covid”, enquête Ifop pour Malakoff Humanis, octobre 2020.